Dans « Le Monde » (Science & médecine) du 8 mai 2018 : « L’inquiétude monte face à l’impact des écrans sur les plus jeunes ».
Extraits :
[…] Les conséquences ? Les professionnels relèvent des difficultés d’accès au langage chez les petits exposés aux écrans, des enfants qui arrivent à 6 ans au cours préparatoire avec un vocabulaire moins riche. Ce qui freine les apprentissages, entraîne des difficultés d’attention et de concentration, constatent-ils sur le terrain. Les personnes interrogées rapportent aussi une grande fatigue de ces enfants. Les écrans viennent « parasiter » ce temps intermédiaire de fin de journée.
[…] « Les propos corroborent les études dont nous disposons et ce qu’a pu mettre en lumière le professeur Daniel Marcelli », a indiqué Elisabeth Baton-Hervé. Le pédo-psychiatre, président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées, a ainsi présenté lors du colloque ce qu’il a décrit récemment dans nos colonnes (supplément « Science & médecine » paru dans Le Monde daté du 2 mai) : l’apparition d’un nouveau syndrome neuro-développemental, qu’il appelle l’exposition précoce et excessive aux écrans chez les 0 à 3 ans, lié à un perturbateur environnemental (l’écran sous toutes ses formes). De même, Linda Pagani, elle aussi présente au colloque, a mené plusieurs travaux à partir d’une cohorte d’enfants nés en 1997-1998. Les bébés les plus exposés à l’âge de 29 mois à la télévision sont devenus à 5 ans « moins aptes au préalable de mathématiques, à la lecture, moins persévérants et moins habiles socialement ». Ces études ne prennent pas en compte les expositions aux nouveaux écrans. Elle ajoute : « Même si les parents nord- américains se conforment diligemment aux recommandations pédiatriques actuelles sur l’exposition aux écrans (moins d’une heure par jour entre 2 et 5 ans), en moyenne, à 18 ans, leurs enfants auront dépensé une année au total devant un écran. »