Addiction aux écrans chez les enfants : mythe ou réalité ?

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On connaît bien les dépendances au tabac, à l’alcool ou aux drogues… mais être accro à son téléphone, à sa tablette, ou à Internet, est-ce comparable ? Et surtout, cette dépendance peut-elle concerner les enfants ? Les adolescents ? Les tout-petits ?

Les écrans font désormais partie du quotidien des enfants, dès leur plus jeune âge.

Mais à partir de quand parle-t-on d’usage problématique ? Peut-on vraiment devenir « accro » aux écrans ? Et comment réagir en tant que parent(s) ?

Chez CoSE, nous observons au quotidien les conséquences de la surexposition aux écrans sur les plus jeunes. Ce phénomène, encore trop souvent minimisé, mérite qu’on s’y attarde sérieusement.

Dans cet article, nous faisons le point sur la question de l’addiction aux écrans chez les enfants et les adolescents, en croisant :

  • les connaissances scientifiques,
  • les observations cliniques,
  • et l’expérience de terrain.

Qu’est-ce que l’addiction aux écrans ?

Les six critères de l’addiction

On parle d’addiction lorsqu’une personne n’arrive plus à se passer d’une substance ou d’une activité, malgré les conséquences négatives sur sa santé, son travail, ses relations ou sa vie quotidienne.

Le psychologue Mark Griffiths, spécialiste des comportements addictifs, identifie six critères principaux qui permettent de reconnaître une addiction, qu’elle concerne une drogue ou un comportement :

1 Importance centrale (ou saillance) : l’activité prend une place dominante dans la vie de la personne, qui y pense constamment.

2 Modification de l’humeur : elle procure du plaisir ou permet de fuir des émotions négatives (stress, ennui, tristesse…).

3 Tolérance : il faut passer de plus en plus de temps devant l’écran pour retrouver les mêmes sensations.

4 Symptômes de sevrage : l’arrêt ou la réduction provoque un mal-être, de l’irritabilité ou de l’anxiété.

5 Conflits : l’usage excessif entraîne des tensions avec les proches, des difficultés scolaires ou professionnelles, voire des conflits intérieurs.

6 Rechute : malgré les efforts pour arrêter, la personne reprend souvent l’activité, parfois de manière incontrôlable.

Ce que disent les classifications officielles

Si pour certains tous ces critères peuvent s’appliquer aux écrans d’autres placent le débat sur un terrain plus académique.

En effet, aucune des deux grandes classifications internationales – le DSM-5 (Manuel diagnostique américain) et la CIM-11 (de l’OMS) – ne reconnaît officiellement l’addiction aux écrans en tant que trouble indépendant.

Seul le trouble du jeu vidéo (ou gaming disorder) est aujourd’hui défini par l’OMS : il s’agit d’un comportement persistant ou récurrent lié aux jeux vidéo, marqué par une perte de contrôle, une priorité accrue donnée au jeu au détriment des autres activités, et la poursuite du jeu malgré des conséquences négatives.

Le DSM-5, de son côté, ne le reconnaît pas encore comme une addiction à part entière, mais le classe dans les « troubles nécessitant davantage de recherches » (condition for further study). Autrement dit, pour ceux qui se fient strictement à ce qui est « officiellement reconnu », le débat semble tranché : on peut être accro aux jeux vidéo, mais pas addict aux réseaux sociaux ou aux écrans dans leur ensemble.

Pourtant, sur le terrain, la réalité clinique est tout autre.

Les addictions aux substances comme l’alcool, le tabac, le cannabis ou encore les opioïdes sont bien connues, et les mécanismes cérébraux impliqués – notamment ceux du circuit de la récompense – sont largement documentés. Mais depuis quelques années, on reconnaît également l’existence d’addictions comportementales, sans substances, comme :

  • le jeu pathologique,
  • l’hypersexualité,
  • ou le shopping compulsif.

L’addiction aux écrans s’inscrit dans cette lignée, bien que ses mécanismes soient encore en discussion.

Une réalité clinique de plus en plus reconnue

Néanmoins, de plus en plus de médecins, et notamment des addictologues, voient arriver des patients – souvent jeunes – en souffrance suite à une utilisation excessive des écrans.

L’équipe de recherche de Bordeaux a d’ailleurs publié un travail remarquable sur ce sujet chez l’adulte, accessible sur le site The Conversation dans un article intitulé « L’addiction aux écrans, un diagnostic valide ? Qui est touché ? ».

Même la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives) commence à publier des données sur l’addiction aux écrans, aux côtés des autres dépendances comportementales dans un article intitulé « Les Français addicts aux écrans ? ».

Quelle différence avec une utilisation intensive ?

Certains spécialistes insistent sur le fait qu’un usage intensif ne signifie pas nécessairement qu’il est pathologique.

Par exemple, un joueur professionnel de jeux vidéo peut passer plusieurs heures par jour à s’entraîner sans pour autant être dépendant : son activité est encadrée, choisie, maîtrisée, et n’a pas de conséquences négatives majeures sur sa santé ou sa vie sociale.

Dans ce cas, on parle d’usage intensif mais contrôlé, qui peut être motivé par une passion, un métier ou un objectif précis.

Cependant, ces exemples restent marginaux voire caricaturaux, et ne reflètent pas la réalité quotidienne de la majorité des jeunes.

Dans les faits, les usages problématiques concernent plutôt des situations où l’écran devient un refuge permanent, voire une échappatoire, au point de déséquilibrer l’organisation de la vie.

Ce peut être un adolescent qui passe ses nuits à jouer en ligne, au point de décrocher à l’école, ou une adolescente qui scroll sans fin sur TikTok, perdant le sommeil nécessaire à sa santé, et comparant sans cesse sa vie à celle des autres, ce qui mine progressivement son estime de soi.

Des mécanismes neurologiques et psychologiques reconnus

De nombreuses recherches scientifiques ont mis en évidence des données physiologiques et neurologiques qui confirment que l’usage excessif des écrans peut entraîner des effets similaires à ceux observés dans les addictions classiques.

Sur le plan neurologique, les écrans activent fortement le circuit de la récompense, notamment le noyau accumbens, en libérant de la dopamine, un neurotransmetteur associé au plaisir et à la motivation.

Cette stimulation répétée renforce le comportement, rendant l’écran de plus en plus difficile à délaisser.

Des études d’imagerie cérébrale ont également montré une réduction de l’activité du cortex préfrontal, une zone clé dans le contrôle de soi, la prise de décision et la régulation des émotions, ce qui pourrait expliquer la perte de contrôle observée chez les personnes fortement dépendantes.

Par ailleurs, des altérations structurelles du cerveau ont été identifiées, notamment une diminution de la matière grise dans les régions liées à l’attention, à la mémoire ou encore à l’empathie, particulièrement chez les adolescents accros aux écrans.

Sur le plan physiologique, l’exposition prolongée à la lumière bleue des écrans perturbe la production de mélatonine, entraînant des troubles du sommeil qui affectent ensuite la mémoire, la concentration et l’humeur. Ces éléments montrent que l’addiction aux écrans n’est pas simplement psychologique ou sociale, mais qu’elle repose aussi sur des mécanismes biologiques bien réels.

Pourquoi devient-on accro aux écrans ?

L’écran comme échappatoire émotionnelle

La question du « pourquoi » ne peut recevoir une réponse unique, tant les causes de l’addiction sont multiples et entremêlées.

L’entrée dans une dépendance se fait souvent de manière progressive et presque imperceptible : le temps d’écran augmente peu à peu, les habitudes s’installent, jusqu’à ce que les mécanismes de régulation – ce « frein naturel » qui, par exemple, nous empêche de manger trois éclairs au chocolat d’affilée – cessent de fonctionner.

Cette perte de contrôle ne s’explique pas uniquement par l’attrait de l’objet écran en lui-même, mais aussi par les bénéfices psychologiques immédiats qu’il procure.

En effet, l’écran devient souvent un refuge, une échappatoire face aux émotions désagréables ; il permet :

  • de fuir le stress,
  • de combler un vide affectif,
  • ou encore de se sentir reconnu aux yeux des autres.

Cette logique s’inscrit dans ce que les chercheurs appellent les théories d’utilisation compensatoire, selon lesquelles l’addiction ne naît pas tant du plaisir que procure une activité que du soulagement qu’elle apporte face à un mal-être sous-jacent.

Adolescence : une période à risque

Cette dynamique est d’autant plus marquée chez les adolescents, qui constituent une population particulièrement vulnérable.

Pour l’expliquer, la psychologue Sophia Choukas-Bradley propose la théorie de la Perfect Storm (« tempête parfaite »), selon laquelle trois facteurs se conjuguent à cet âge pour favoriser un usage excessif et difficile à contrôler.

Tout d’abord, le cerveau adolescent est en pleine maturation : le système de récompense, très actif, incite à rechercher des gratifications immédiates, tandis que les capacités de contrôle (liées au cortex préfrontal) ne sont pas encore pleinement développées.

Ensuite, l’adolescence est une période charnière de construction identitaire, durant laquelle le regard des autres devient essentiel. Or, les réseaux sociaux accentuent cette pression en exposant les jeunes à des normes souvent irréalistes, nourrissant la comparaison sociale et fragilisant l’estime de soi.

Enfin, ces plateformes sont conçues pour capter et retenir l’attention grâce à des mécanismes psychologiques bien rodés, comme le défilement infini ou les notifications.

L’interaction de ces trois éléments crée ainsi une situation de vulnérabilité maximale : une véritable tempête parfaite qui explique la facilité avec laquelle les adolescents peuvent tomber dans des usages compulsifs, voire addictifs, des écrans.

Les stratégies des géants du numérique pour capter l’attention

Des outils pour capter l’attention

Les grandes plateformes numériques comme TikTok, Instagram, YouTube ou Netflix utilisent de nombreuses stratégies pour capter notre attention et nous faire rester le plus longtemps possible.

Leur objectif est de maximiser notre temps de connexion, car cela leur permet de diffuser davantage de publicités et de récolter des données pour cibler encore plus précisément leur message publicitaire. Car le modèle économique de l’ensemble de ces plateformes est en fait la publicité ciblée.

Voici les principales techniques qu’elles emploient :

  • Algorithmes de recommandation : ils analysent nos habitudes pour proposer des contenus personnalisés et engageants.
  • Notifications : elles nous rappellent constamment de revenir sur l’application, en créant un sentiment d’urgence ou de manque.
  • Système de récompense : likes, vues, commentaires… ces petits signes de reconnaissance stimulent le cerveau et nous poussent à revenir.
  • Scroll infini : le fil se recharge automatiquement, supprimant toute pause naturelle dans la navigation.
  • Lecture automatique (autoplay) : les vidéos ou épisodes s’enchaînent sans action de notre part, ce qui prolonge le temps passé.
  • Design persuasif : couleurs vives, sons, animations… tout est pensé pour rendre l’application agréable et addictive.
  • Gamification : des éléments de jeu (badges, niveaux, défis) nous motivent à rester actifs sur la plateforme.
  • Boucles sociales : les interactions sociales constantes (messages, réactions, « vu ») créent un attachement émotionnel.
  • Personnalisation poussée : chaque utilisateur voit un contenu différent, adapté à ses préférences, ce qui rend l’expérience plus captivante.
  • Contenus éphémères : stories ou événements limités dans le temps créent un sentiment d’urgence et encouragent une consultation fréquente.

Des effets inquiétants chez les jeunes plus fragiles

Comme l’a souligné Amnesty International dans son rapport intitulé « Poussés vers les ténèbres » ces algorithmes ne sont pas régulés et peuvent conduire à des situations dramatiques. L’enquête s’intéresse particulièrement à TikTok et à la manière dont son algorithme expose les adolescents à des contenus potentiellement dangereux.

Selon Amnesty, en seulement 20 minutes de navigation, un jeune utilisateur peut se voir proposer une succession de vidéos portant sur la dépression, les troubles alimentaires, ou même le suicide, sans avoir recherché activement ces sujets.

Le rapport dénonce un système algorithmique opaque, conçu pour maximiser le temps passé sur l’application, mais qui entraîne les jeunes dans des spirales de contenus anxiogènes, pouvant aggraver des états de mal-être déjà existants.

Cette logique de captation par la surstimulation émotionnelle, sans filtre ni accompagnement, soulève des questions éthiques majeures, en particulier concernant la protection des mineurs.

Un impact négatif encore plus large des algorithmes

Les préoccupations concernant l’impact des algorithmes sur les enfants ne se limitent pas à TikTok.

D’autres organisations, comme l’UNICEF, ont également mis en lumière les risques associés à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans divers contextes impliquant les jeunes.

Selon un article publié par l’UNICEF, les systèmes d’IA peuvent, s’ils sont mal conçus ou biaisés, renforcer les inégalités existantes et avoir des conséquences négatives sur les perspectives et les conditions de vie des enfants et des jeunes.

Par exemple, dans le domaine éducatif, certains systèmes d’apprentissage adaptatifs ont montré des tendances à désavantager des élèves issus de milieux défavorisés ou de minorités, en leur proposant des tâches moins complexes, indépendamment de leurs réelles capacités.

De plus, les algorithmes des réseaux sociaux peuvent exposer les jeunes à des contenus inappropriés ou nuisibles, affectant leur santé mentale et physique.

Quels sont les impacts de l’addiction aux écrans?

Troubles physiques cognitifs et psychosociaux

L’utilisation excessive des écrans peut entraîner une série de conséquences sur la santé de gravité variable.

Dans toutes les études scientifiques les adolescents qui présentent des signes d’addiction aux écrans (que l’on nomme le plus souvent « usage problématique » dans la littérature) ont des effets plus sévères que ceux qui ne déclarent qu’un usage « intensif ».

Fatigue visuelle et aggravation de la myopie

Une exposition prolongée aux écrans peut provoquer une sécheresse oculaire, des maux de tête et une vision floue, dus à une diminution du clignement des yeux et à une concentration intense sur l’écran. De plus, cette utilisation excessive est associée à une augmentation du risque de développer une myopie.

Troubles du sommeil

L’utilisation des écrans, notamment avant le coucher, perturbe la production de mélatonine en raison de la lumière bleue émise, retardant l’endormissement et altérant la qualité du sommeil. Par ailleurs, les activités stimulantes sur les écrans maintiennent le cerveau en état d’éveil, rendant difficile la transition vers le sommeil.

Sédentarité accrue

Le temps passé devant les écrans réduit l’activité physique, favorisant la prise de poids et augmentant le risque de maladies cardiovasculaires. Des études récentes ont également mis en évidence que cette sédentarité lièe aux écrans est associée à une augmentation du risque d’hypertension artérielle.

Anxiété et dépression

Une utilisation problématique des médias sociaux est associée à une augmentation de l’anxiété et de la dépression, souvent liées à l’isolement social et à la comparaison constante avec les autres en ligne.

Troubles des conduites alimentaires

L’exposition répétée à des idéaux de beauté irréalistes sur les plateformes numériques peut influencer négativement l’image corporelle, conduisant à des comportements alimentaires désordonnés.

Idées suicidaires

Dans les cas les plus graves, l’isolement social et la cyberintimidation associés à une utilisation excessive des écrans peuvent conduire à des pensées suicidaires, notamment chez les adolescents les plus fragiles ou peu soutenus.

L’addiction aux écrans chez les tout petits

Un usage problématique dès le plus jeune âge

Chez les jeunes enfants, le terme « usage problématique des écrans » est couramment employé pour décrire une utilisation excessive et inadaptée des médias numériques.

Certaines recherches, comme celle de Pekes, Torpil et Altuntaş (2024), vont jusqu’à parler de « dépendance aux écrans » chez les enfants de 6 à 10 ans, soulignant la gravité potentielle de cette problématique.

La Dre Sarah E. Domoff, psychologue clinicienne et directrice du Family Health Lab à l’Université d’Albany, est une spécialiste reconnue de l’étude de l’utilisation problématique des médias chez les enfants et les adolescents.

Elle a notamment développé le Problematic Media Use Measure (PMUM), un outil validé permettant aux parents d’identifier les symptômes liés à une utilisation excessive des médias chez les enfants d’âge préscolaire.

Ses recherches ont démontré que le PMUM est associé à des comportements tels qu’une insistance accrue des enfants à utiliser les écrans et des difficultés dans l’autorégulation émotionnelle.

Comprendre les causes avec le modèle de Sarah Domoff

En 2022, la Dre Domoff a coécrit l’article intitulé « Interactional Theory of Childhood Problematic Media Use », proposant un modèle théorique examinant comment les interactions entre les enfants, les parents et les caractéristiques des médias contribuent à une utilisation problématique des écrans chez les plus jeunes.

Le modèle, appelé Interactional Theory of Childhood Problematic Media Use (IT-CPU), intègre des perspectives issues de la psychologie du développement, de la psychologie clinique, de la communication et de l’interaction humain-ordinateur.

Il identifie trois catégories de facteurs contribuant à l’utilisation problématique des médias chez les jeunes enfants :

  • Facteurs distaux : ce sont des influences à long terme qui prédisposent l’enfant à une utilisation problématique des médias. Parmi ces facteurs, on trouve le statut socio-économique du foyer, le niveau de chaos ou de désorganisation au sein du domicile, et les antécédents familiaux de comportements addictifs liés aux médias.
  • Facteurs proximaux : ces facteurs sont plus immédiats et incluent les caractéristiques individuelles de l’enfant, telles que des difficultés d’autorégulation émotionnelle, ainsi que les attitudes et comportements des parents vis-à-vis de l’utilisation des médias. Par exemple, des parents utilisant fréquemment les écrans pour apaiser ou distraire leur enfant peuvent involontairement renforcer une dépendance aux médias.
  • Facteurs de maintien : ces processus perpétuent l’utilisation problématique des médias. Ils englobent des éléments tels que l’utilisation des écrans comme principal moyen de régulation émotionnelle, le renforcement des comportements médiatiques problématiques par l’environnement familial, ou encore les caractéristiques de conception persuasive des technologies elles-mêmes, conçues pour maximiser l’engagement de l’utilisateur.

Plus récemment, elle utilise le terme « usage dérégulé des médias » pour décrire ces jeunes enfants qui passent de nombreuses heures devant les écrans dès leur plus jeune âge, ce que l’on peut également qualifier de surexposition.

L’addiction aux écrans est-elle un mythe ou une réalité ?

Le débat académique sur l’existence de l’addiction aux écrans peut se poursuivre, mais notre expérience clinique quotidienne ne laisse aucun doute : de nombreux enfants et adolescents présentent des signes évidents de dépendance aux écrans, avec des conséquences graves sur leur santé physique et mentale.

Il ne nous semble pas nécessaire de plus pour parler ouvertement d’addiction d’autant que des études récentes confirment ces observations et mettent en lumière les mécanismes addictifs délibérément intégrés par les plateformes numériques pour capter et retenir l’attention des jeunes utilisateurs.

Comment prévenir et limiter l’addiction aux écrans ?

Les bonnes pratiques pour un usage raisonné des écrans

Sur le site de CoSE, vous trouverez des préconisations détaillées pour gérer l’utilisation des écrans en fonction de l’âge de vos enfants.

Par exemple, pour les enfants de 3 à 6 ans, il est recommandé d’appliquer la règle des 4 pas :

  • Pas d’écrans le matin pour favoriser le développement de l’attention.
  • Pas d’écrans pendant les repas afin de privilégier les échanges familiaux.
  • Pas d’écrans le soir avant le coucher pour ne pas perturber le sommeil.
  • Pas d’écrans dans la chambre pour mieux contrôler le temps et le contenu visionné.
    Ces conseils sont détaillés dans la section dédiée aux parents sur le site de CoSE.

De plus, CoSE propose une charte familiale inspirée du « Family Media Use Plan » de l’Académie Américaine de Pédiatrie. Cette charte, adaptée en français, permet aux familles de définir ensemble les règles concernant l’utilisation des écrans à la maison.

Je télécharge la charte familiale Les moins de cinq ans

Des versions spécifiques sont disponibles pour les enfants de moins de cinq ans et pour ceux de plus de cinq ans. Vous pouvez les télécharger et les personnaliser selon les habitudes de votre famille.

Le site de CoSE propose plusieurs ressources pour aider les familles à encadrer l’utilisation des écrans par les enfants :

  • Conseils par tranche d’âge : des recommandations spécifiques sont fournies pour les enfants de différents âges. Par exemple, pour les enfants de 3 à 6 ans, il est conseillé de ne pas utiliser les écrans pour les calmer ou les faire manger, et d’éviter la télévision en arrière-plan, même si l’enfant ne la regarde pas directement.
  • Affiches éducatives : CoSE met à disposition des affiches téléchargeables, telles que « Parents responsables face aux écrans », qui résument les principales recommandations issues de sociétés savantes américaines et canadiennes.

Ces outils visent à encourager une utilisation raisonnée des écrans au sein des familles, en impliquant tous les membres dans l’établissement de règles claires et adaptées à l’âge des enfants.

Si votre enfant est déjà addict aux écrans, vous trouverez sur le site des témoignages de parents qui ont réussi à sevrer leur enfant et des adresses pour rencontrer un professionnel de santé spécialisé dans cette problématique.

Si votre enfant est déjà surexposé aux écrans ou si vous avez le sentiment que votre enfant ne peut plus se passer des écrans, sachez que vous n’êtes pas seul.

Sur le site de CoSE, vous trouverez des témoignages de parents qui ont réussi à accompagner leur enfant vers un sevrage progressif, parfois avec l’aide de professionnels.

Ces récits montrent qu’un changement est possible, même dans les situations les plus difficiles.

CoSE met également à disposition des ressources concrètes et des adresses de professionnels de santé spécialisés dans la prise en charge des enfants en situation de dépendance aux écrans.

Que ce soit pour un premier échange ou pour un accompagnement à long terme, ces professionnels peuvent vous aider à retrouver un équilibre au sein de votre famille.

Conclusion : et maintenant ?

On peut encore débattre de la définition exacte de l’addiction aux écrans, mais un constat s’impose : de plus en plus d’enfants montrent des signes de souffrance liés à une exposition excessive.

Troubles du sommeil, baisse de la concentration, isolement, repli sur soi… Ces signaux, de plus en plus visibles, nous invitent à réagir pas pour accuser ou culpabiliser, mais pour comprendre, prévenir, et accompagner.

Car face à des outils puissants, conçus pour retenir l’attention, les enfants ne sont pas à armes égales. Ils ont besoin d’un cadre, de repères, d’adultes présents et informés.

Alors, comment repenser notre rapport aux écrans pour offrir aux enfants un environnement plus équilibré, plus protecteur, plus humain ?

Chez CoSE, nous continuerons à agir pour rendre visibles ces enjeux, soutenir les familles, et contribuer à ce changement devenu, aujourd’hui, indispensable.

Envie d’agir à nos côtés pour protéger les enfants ? Rejoignez CoSE dès aujourd’hui en adhérant ici.

À retenir

  • L’addiction aux écrans n’est pas encore officiellement reconnue dans toutes les classifications médicales, mais les signes cliniques observés sur le terrain sont bien réels, notamment chez les enfants et les adolescents.
  • Les écrans activent les mêmes mécanismes cérébraux que d’autres addictions, avec des effets documentés sur l’attention, le sommeil, l’humeur ou encore la régulation émotionnelle.
  • Les plateformes numériques sont conçues pour retenir l’attention, en exploitant des leviers psychologiques puissants comme la récompense immédiate, le défilement infini ou la personnalisation algorithmique.
  • Un usage intensif n’est pas toujours problématique, mais lorsque l’écran devient un refuge ou une échappatoire permanente, les risques augmentent.
  • Des solutions existent : poser un cadre clair, adapter les usages à l’âge de l’enfant, impliquer toute la famille, et si besoin, consulter un professionnel.