En voyant les video du docteur Ducanda, nous avons reconnu notre petite fille Laura de deux ans et demi ; elle manifestait les mêmes comportements révélés dans vos video et nous sommes persuadés que c’est à cause de la télévision car elle était surexposée : elle regardait la télé presque toute la journée et jouait avec la tablette et mon téléphone.
Depuis l’arrêt des écrans, Laura progresse de jour en jour. C’est comme si elle était revenue d’un autre monde. Elle s’assoit à table avec ses amis, elle se retourne quand on l’appelle. Elle comprend nos consignes, elle fait des câlins à tout le monde à moi, à sa maman et à son grand frère de cinq ans, de même avec nos voisins elle court vite pour leur faire des câlins. Des mots commencent à apparaître : « c’est bon » quand elle mange, « maman, papa », « eya » pour nommer son frère. Pour l’instant notre fille aime toujours jouer toute seule à la garderie, nous espérons que l’interaction avec les autres se développera vu qu’à la maison Laura recherche les relations avec plaisir.
Nous vous remercions beaucoup. Ici au Canada, c’est très difficile pour avoir un diagnostic et avoir un suivi pour nos enfants. On nous place sur une liste d’attente au moins deux ans.
Témoignage professionnel :
Orthophoniste en Ile de France, je reçois depuis plusieurs années de plus en plus de tout petits enfants sans langage et qui sont dépendants aux écrans (téléphone des parents, tablettes, télé) avec des phénomènes d’intolérance à la frustration quand on les prive d’écran (colères, frappent leurs parents). Ce phénomène se retrouve chez les enfants plus âgés qui souffrent de troubles de l’attention entrainant des difficultés dans les apprentissages (les enfants ne peuvent se concentrer en classe ou en cours, présentent des déficits attentionnels et de mémorisation), ont des relations sociales difficiles (pas de copains, violences dans les cours de récréation). Ces attitudes violentes se retrouvent chez les enfants sans langage qui ne peuvent s’exprimer autrement que par des gestes agressifs.
Lors de chaque première consultation, je questionne sur l’exposition de l’enfant et de la famille aux écrans. Cette surexposition est extrêmement fréquente (plusieurs heures par jour et multiplication des objets connectés). Les parents eux mêmes sont très exposés et le banalisent (leur téléphone sonne durant les bilans sans susciter de gêne alors que leur enfant doit se concentrer).
Chez l’enfant plus grand et l’adolescent, l’arrivée du téléphone portable est une intrusion permanente dans le quotidien. Les méfaits sont nombreux (addiction aux messages, aux jeux, aux récompenses, réseaux sociaux qui façonnent un mode de relation où rien n’est maîtrisé), intrusions durant la nuit qui perturbent le cycle du sommeil déjà difficile à l’adolescence.
Après une prise de conscience des parents, l’explication des conséquences de la surexposition, de nombreux parents réagissent positivement et mettent en place un sevrage de l’enfant aux écrans. Les bénéfices sont visibles : après quelques semaines, la communication et le langage s’installent, l’enfant « s’éveille » au monde environnant. Des parents s’émerveillent : « Mais il parle ! » alors que le langage doit émerger vers 12/18 mois.
L’information est indispensable et doit être relayée par nos politiques, nos médias, sur les méfaits de la surexposition aux écrans à tout âge de l’enfance et de l’adolescence. Les acteurs de santé ne doivent plus être les seuls à s’alerter et à diffuser ces messages. Sur le terrain, les enseignants s’impliquent également de plus en plus et informent les familles. Des campagnes d’affichage, les médias doivent être utilisés pour informer la population sur ce problème de santé publique qui touche toutes les couches de notre société et les différentes générations. Il ne s’agit pas, à mon sens, d’interdire mais de réguler l’accès aux écrans sur leur forme (la durée et à quels moments dans la journée, les écrans le matin sont nocifs pour l’attention à l’école ; combien de parents décrivent qu’ils n’arrivent pas à faire faire leurs devoirs à leurs enfants après avoir regardé la télé) et le contenu (jeux et applications addictives, méfiance face aux réseaux sociaux qui ne doivent pas être le système social principal dans la vie de nos enfants et de nos jeunes).
Remettons le Jeu au goût du jour chez nos enfants, racontons leur des histoires, les jeux de société pour tous les âges et tous les centres d’intérêt sont légion et guidons au mieux nos enfants dans le monde numérique pour n’en garder que le meilleur.
Je suis enseignante en école maternelle. Depuis quelques années, et cela a tendance à s’amplifier, nous constatons dans nos classes une augmentation du nombre d’élèves présentant des retards ou troubles du langage et de l’attention. Nous informons les parents sur la dangerosité des écrans mais n’avons malheureusement peu de poids… Il est temps que tous les professionnels et les pouvoirs publics se mobilisent sur ce thème, les difficultés rencontrées par les enseignants en école élémentaire seraient probablement moins importantes !
Bonjour,
Nous vous rejoignons totalement, et pour permettre aux écoles de se lancer dans ce travail de sensibilisation, il existe un projet que nous ne pouvons que vous conseiller. Il s’agit du défi 10 jours sans écrans. Vous trouverez toutes les informations concernant ce projet à l’adresse suivante :
https://10jourssansecransurrugne.org
Restant à votre disposition