L’arrêt d’une surexposition aux écrans peut-il normaliser un score d’autisme à la CARS?

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C’est sous ce titre que trois médecins du collectif ont publié en début d’année 2021 un article dans la revue Enfances&Psy  (Numéro 87-2021) des éditions Erès reprenant trois cas cliniques caractéristiques.

Cet article ne prétend pas être une étude scientifique à grande échelle, avec des moyens ad hoc ; néanmoins, il témoigne en quelques cas cliniques de l’expérience et des constats de cliniciens de terrain.

Trois enfants de moins de 4 ans surexposés aux écrans et montrant des signes autistiques rentraient dans le cadre du syndrome EPEE (Exposition Précoce et Excessive aux Ecrans ).

Leurs familles se sont vues distribuer le questionnaire CoSE, permettant d’évaluer le temps d’écran, et le mode d’exposition, seul, accompagné…Puis chacun des enfants a été évalué par l’échelle CARS (une échelle d’évaluation des symptômes du spectre de l’autisme) d’une part au moment des premières consultations pédiatriques, puis 2 mois environ après une franche diminution du temps d’écrans : pour 2 d’entre eux, l’amélioration a été importante. Pour le 3ème, la stabilité du score était corrélée à une absence de modification de l’exposition aux écrans.

Comme de très nombreux professionnels de la petite enfance qui constatent les effets toxiques de la surexposition des enfants aux écrans, de leurs parents d’abord, puis de leurs enfants dans un deuxième temps, les auteurs remarquent une nette amélioration des symptômes des enfants après une nette diminution, voire un arrêt, de la surexposition, d’autant plus que les enfants sont petits.

Il était donc très intéressant d’objectiver ces observations avec cette échelle CARS ( Chilhood Autism Rating Scale, créée par Schoppler en 1988) dont les cliniciens reconnaissent la valeur.

L’inquiétude des auteurs trouve également écho dans de nombreuses études internationales, qui sont ici recensées dans leurs effets sur le développement, les compétences cognitives et le langage.

Le contexte technologique est décrit dans son caractère mondial, massif, inédit, dont on a du mal encore à décrire les effets tant tout cela a été rapide. Chacun se sent impacté dans son quotidien qu’il soit professionnel, culturel, affectif…même si bien sûr chacun reconnait les énormes bénéfices de ces technologies. Cependant, les effets sur les jeunes enfants dont le développement dépend des interactions avec des humains et des expériences dans un monde divers et en 3 dimensions, sont beaucoup plus problématiques, et devraient faire l’objet d’un principe de précaution.

Espérons que d’autres cas cliniques comme ceux-ci puissent être publiés : CoSE attend de vous lire !

Cet article est disponible sur le site cairn :

https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2020-3-page-178.htm