Témoignage de la maman d’une adolescente âgée de 16 ans atteinte de TSA
« Je veux témoigner à la fois en tant qu’enseignante de maternelle et mère d’une enfant de d’une adolescente âgée de 16 ans atteinte de troubles du spectre autistique et de déficience mentale.
En ce début d’année, j’ai dans ma classe de moyenne section de maternelle (enfants de 4 ans) un élève qui me questionne. Il est assez isolé du groupe, il ne sait pas faire de choix parmi des activités proposées librement, il ne prend pas d’initiative. Il est capable de rester « à papillonner » dans la classe tant que je ne lui propose pas une activité. Il est dans sa bulle. Son regard est assez figé et son visage est peu expressif. Je remarque également qu’il n’a pas de force dans les doigts, qu’il ne sait pas tenir un crayon correctement, ni tracer (alors qu’il a fait une petite section). Il fréquente peu l’école. C’est un enfant qui s’exprime bien et je me rends compte qu’il rapporte toutes les activités scolaires à « Flash McQueen ». Je ne connais pas mais je me doute qu’il s’agit d’un jeu vidéo ou d’un dessin animé. Je questionne les parents qui me révèlent qu’il adore ce dessin animé. Mais ce sont ses grands-parents qui m’apprennent leur inquiétude pour leur petit fils qui passe des heures et des heures devant ce dessin animé sur la tablette.
Après discussion avec les parents, les écrans sont complètement supprimés. L’enfant fréquente l’école à temps plein à présent. Les répercussions de ce changement ont été visibles dès les premiers jours qui ont suivi. Il est capable de faire des choix, il est très présent et attentif à tout ce qui se passe et est moins dans sa bulle. Il commence à jouer avec d’autres enfants et à se socialiser. Il a du plaisir dans son travail et le termine dans les premiers. Je l’oriente sur des jeux de manipulation pour développer sa motricité fine.
Concernant ma fille, l’utilisation d’une tablette pour l’aider à communiquer n’est pas encore envisageable. Mais cet outil me semble très intéressant car j’ai pu constater son utilité chez d’autres enfants atteints d’autisme. La tablette permet de communiquer ses besoins, ses envies par le biais d’images qui remplacent les mots. »