La télévision en arrière-plan
C’est un effet de la télévision très étudié depuis plus de vingt ans et qui est pourtant souvent oublié dans le temps mesuré d’exposition aux écrans alors que son effet est particulièrement néfaste
Schmidt (2008) Courage (2010) et Setliff (2011) ont étudié le jeu et l’attention des enfants tout petits avec et sans télévision en arrière-plan : l’enfant quand la télévision est allumée joue moins longtemps et son attention est fragmentée par les moments très courts (moins de deux secondes) mais répétés où il se tourne vers l’écran. Plus important encore Kirkorian en 2009 a montré que lorsque la télévision est allumée, elle interfère dans les interactions entre parents et enfants : les réponses des parents aux sollicitations de leur enfant sont moins bonnes comme leur participation au jeu de l’enfant. Enfin Christakis et Pempek ont montré que lorsque la télévision est en marche les échanges verbaux sont altérés en quantité (le nombre total de mots échangé entre les enfants diminue de 1000 mots par heure d’exposition) mais aussi en qualité (avec une diminution par exemple du nombre de nouveaux mots). De façon intéressante cet effet de la télévision est retrouvé de la même façon que le programme soit destiné aux adultes ou que le programme soit destiné aux enfants (ref mendelsohn 2008). Les recommandations des sociétés américaines comme canadiennes recommandent donc « d’éteindre la télévision et tout écran quand il n’est pas utilisé « .
Ce sont en fait les premières études qui mettent en évidence une notion simple : l’écran fait écran aux relations dans la famille ; on parle aujourd’hui plus largement de technoference (reference).
Le téléphone en arrière-plan ; car c’est une réalité qui commence à être étudiée à part entière, comme la télévision en arrière plan retentissait sur les relations entre parents et enfants, le téléphone mobile vient aujourd’hui faire écran entre le parent et l’enfant et aujourd’hui dès le plus jeune âge (en fait des la naissance) ; Radesky a ainsi publié plusieurs études qui confirment cette nouvelle interférence et développe la notion de technoference : quelque soit le type d’objet technique les relations peuvent être altérées si l’on n’y prête pas attention ; son dernier article a d’ailleurs pour titre « limiter les écrans… pour les parents !